Ce qu’il faut retenir de la loi de réforme de l’enseignement supérieur
Après avoir fait couler beaucoup d’encre, le projet de loi d’orientation pour l’enseignement supérieur et la recherche, porté par la ministre Geneviève Fioraso, est sur le point d’être adopté définitivement. Ce projet de loi a pour objectif d’améliorer les chances de réussite de tous les jeunes Français, afin que les prochaines générations d’actifs projettent l’image d’un pays dynamique et attractif.
Focus sur les principales mesures de réforme :
La fin de la rupture entre le lycée et l’enseignement supérieur
Aujourd’hui, seuls 43% des inscrits en L1 parviennent en L2 et 38% des étudiants obtiennent leur licence en trois ans. Afin de remédier à ces nombreux échecs, la loi prévoit une généralisation de la première année de licence. Comme au lycée, le nouvel étudiant pourra ainsi découvrir une large palette de disciplines avant de se spécialiser progressivement les années suivantes. Cette généralisation permettra aussi de créer de nouvelles passerelles entre les cursus, qui se trouveront de plus en plus décloisonnés. Un étudiant pourra se réorienter, sans pour autant, perdre une année.
Revaloriser les filières professionnelles et technologiques
Alors que ces formations ont été créées pour les accueillir, les DUT et BTS comptabilisent une minorité de bacheliers professionnels et technologiques. Ces bacheliers se retrouvent, par défaut, à l’université où leur taux d’échec est colossal. Des quotas, fixés par les recteurs d’académie, détermineront un pourcentage minimum de places réservées à ces bacheliers dans ces formations adaptées à leurs cursus. Une autre mesure de la loi projette d’ouvrir l’offre d’échanges Erasmus aux formations professionnelles et technologiques.
Simplifier le panel des formations
Selon le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, « on dénombre en France 1 400 intitulés de licences générales, 2 200 intitulés de licences professionnelles, 1 800 mentions de masters et 5 900 spécialités à l’université sans compter les masters des autres établissements qui amènent l’offre à 10 000 masters ! ». Pour rendre plus lisible le champ des formations proposées en France, une nomenclature nationale sera mise en place, et un cadre définira l’organisation et le contenu des formations. Cette uniformisation des intitulés de licences et de masters, en réduira largement le nombre : l’objectif est de parvenir à une centaine de licences proposées et environ 200 masters.
Assouplir les conditions d’enseignement dans des langues étrangères
C’est la mesure qui a engendré le plus de débats lors des discussions au Parlement. L’objectif affiché est d’attirer les étrangers dans les universités et de permettre une meilleure visibilité de la France sur la scène internationale. Les opposants à cette mesure craignent un affaiblissement de la francophonie dans l’enseignement et la recherche en France.
Améliorer l’insertion professionnelle
Il s’agira d’encourager, par de nouveaux dispositifs, les stages en licence, tout en évitant les abus. Par exemple, la rémunération des stagiaires deviendra obligatoire dans les organismes publics également. La loi vise aussi à doubler le nombre d’alternances d’ici 2020.
Marie-Noëlle Brunot
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