Posté par: Anicet ZADICK Catégorie: Articles, Éducation Date de publication: 26 juillet 2013

Après le bac, la fac ?

En 2013, le constat est clair : plus d’un tiers des bacheliers veulent se diriger vers l’université. Sur 3,2 millions de vœux prononcés par les élèves à travers le logiciel d’inscription en première année d’études supérieures, une majorité opte pour la licence selon les chiffres révélés par le Ministère de l’Enseignement supérieur le 13 juin dernier.

Pourquoi ce choix d’orientation ? Quelles sont les désirs d’avenir pour les futurs étudiants ? Si 44% des lycéens ayant obtenu un bac général sont attirés par la licence c’est le plus souvent parce que « le foisonnement de l’offre, la très grande diversité des dénominations ou la subtilité de certains parcours ne permettent pas toujours à l’ensemble des usagers (élèves, étudiants) d’en avoir une juste représentation », explique le comité de suivi de la licence. A cela s’ajoute le manque d’informations et d’orientation des élèves. « On ne sait pas vraiment à qui poser nos questions. En fait, on ne sait même pas vraiment quelles questions poser. On ne connaît que le système scolaire au sein duquel on a évolué. On se réveille on va en cours, on fait nos leçons. Rien sur notre futur métier, rien qui ne nous apprenne réellement comment on va devoir affronter le monde du travail, comment on va devoir se former et construire notre avenir », confie Nicolas récemment diplômé. Cela fait quelques jours qu’il a obtenu son baccalauréat scientifique avec la mention « assez bien » et pourtant, le jeune homme n’est toujours pas fixé quant à la formation qu’il souhaite suivre. Selon lui, c’est un peu la faute des enseignants et personnels d’encadrement. « C’est dommage car lorsqu’on est au lycée on ne se pose pas les bonnes questions car on ne sait pas ce qui nous attend après. Et malheureusement, les adultes ne nous conditionnent pas. Je pense m’inscrire en première ann

 

ée de licence Génie Biologique. Mais là encore, mes démarches sont plutôt timides ».

L’université : la sélection par l’échec

Malgré un large attrait pour l’université, la licence est plutôt synonyme d’échec car aujourd’hui, la difficulté n’est pas tant d‘accéder à l’enseignement supérieur : il faut tâcher d’y rester. Selon une récente étude de l’Observatoire national de la vie étudiante, un peu moins de la moitié des étudiants seulement passent en deuxième année, 30 % redoublent, 16,5 % se réorientent et 6 % arrêtent leurs études. « Cette année, nous étions environ plus de 800 inscrits en première année de Droit à Paris 13. Le premier mois, tout le monde est assidu, puis au fil du temps, l’amphi se vide, on s’envoie les cours par internet, on ne vient qu’en TD. Les plus courageux s’accrochent, en fait c’est surtout ceux qui n’ont pas le choix car ils touchent des bourses ou vivent seuls loin de leurs parents. La plus grande majorité abandonne. C’est surtout pour cela qu’ils échouent », explique Laura, 18 ans. Les principales « victimes » de l’échec en Licence sont les bacheliers technologiques et professionnels car la plupart d’entre eux s’y inscrivent plus par hasard que par choix. Le plus souvent, leur inscription ont été refusées au sein de filières courtes et sélectives telles que les STS (sections de techniciens supérieurs) ou les IUT (instituts universitaires de technologie). Car pour suivre ces formations qui leur correspondent parfaitement, les places sont plutôt chères et le plus souvent, briguées par des bacheliers généraux. Ainsi, déboutés de leurs vœux et ne pouvant intégrer un BTS, ils se retrouvent dans le fond des amphithéâtres de la faculté.

Et la prépa dans tout cela ?

Si bon nombre de bacheliers préfèrent l’université, c’est aussi parce que certaines orientations font peur. Un peu moins de 50 000 lycéens ont opté pour une inscription en classe préparatoire cette année et seulement 40 000 candidats verront leurs souhaits se réaliser. « C’est une voie difficile, très difficile. Mais c’est aussi une voie royale pour les grandes écoles qui forment l’élite française », explique Nathalie, 19 ans. Inscrite en prépa scientifique depuis l’an dernier, elle s’accroche à ses objectifs professionnels. « Les élèves de grandes écoles peuvent prétendre à des salaires plus élevés que d’autres. On sait ce qu’ils ont vécu, on connaît la dureté de leur formation. Avec eux pas de surprise : on sait ce qu’ils valent. Car ce que l’on apprend en prépa, c’est surtout à travailler et à apprendre, à absorber un maximum de connaissances en un temps restreint, de façon rapide et efficace », ajoute-t-elle. Certains lycéens hésitent entre la prépa et la fac scientifique. Il est alors possible de faire une double inscription, de commencer les cours en prépa et de passer à la fac si le rythme ne leur convient pas. L’inverse est quasi-impossible.

 

Virginie SAINSILY

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